Le paresseux Aragouz (3)

Mardi 31 Décembre 2019-00:00:00
' Mohamed Abdel Hafez

Traduit par Dr Nesrine Choucri

L'homme paresseux Nabhane rencontre le sage du village, et lui demande que faire s'il veut être un homme riche. Le sage lui dit alors qu'il doit faire des efforts et travailler, et que le paresseux est toujours perdant, et le greffier a mis en place sur le chemin de fer Nabhane un groupe de personnages qui se plaignent des choses et le portent honnêtement. Ce dont vous vous plaignez; l'arbre se plaint du jaunissement de ses feuilles et de sa chute, et le loup se plaint des douleurs à l'estomac et le poisson se plaint d'essoufflement, et le sage suggère une solution à la personnalité de Nabhane le paresseux, et lui montre comment chaque problème devait être réglé par Nabhane.

La solution au problème de l'arbre est de se débarrasser de la présence d'un pot d'or qui empêche l'eau d'atteindre ses feuilles qui se dessèchent et meurent. Si Nabhane aide l'arbre, il deviendra riche en prenant le pot d'or.

Le problème d'essoufflement du poisson est dû au fait qu'il a avalé un bijou qui l'empêche de respirer. Si Nabhane avait aidé le poisson, il aurait obtenu le bijou, mais il ne l'a pas fait, et il l'a laissé. Il aurait pu l'aider et obtenir le bijou.

Le sage rencontre le loup et lui dit que son traitement est de manger Nabhane,  l'homme paresseux et le loup ne trouve pas mieux que de dévorer l'homme paresseux. Il le poursuit partout après lui avoir dit qu'il ne trouverait pas mieux qu'un homme paresseux, et continue de courir après lui. Après des aventures, Nabhane s'échappe du loup et avec difficulté, il parvient alors à s’asseoir sous l'arbre qui se plaint que l'eau ne l'atteint pas et est exposé au danger. Nabhane l'aide finalement et sort le pot et atteint l'eau et prend l'or. Il aide également le poisson qui ne peut pas respirer facilement et prend le bijou de sa gorge pour qu'il puisse enfin respirer, et bien sûr, il obtient le bijou qui bloquait sa gorge.

La fin de la pièce met en relief le slogan du travail et souligne que le paresseux est toujours perdant parce qu'il ne travaille pas et ne trouve pas le moyen de réaliser ses rêves de richesse et de bien-être.

Le conflit, à la fois interne et externe, a contribué à la croissance, à l'accélération et au suspense des événements pour l'enfant, en particulier le conflit entre Nabhane le paresseux, sa femme, le loup et les voleurs qui lui ont volé le trésor au début de l'histoire.

Il y avait aussi une série de conflits internes entre les personnages et les objets qui ont entravé leur progression, tels que le conflit entre l'arbre et le pot qui empêche l'eau, la lutte du poisson avec le bijou dans sa gorge qui empêche la respiration et l'air, la lutte du loup avec sa maladie qui l'empêche de manger, la lutte de Nabhane contre la paresse qui l'empêche de réaliser ses rêves.

L'écrivain Fahim présente ses personnages en chair et en os, des figures qui ont des traits internes et externes et qui sont capables d'avoir un impact, en particulier le personnage de Nabhane qui s'est identifié au personnage d’Al-Aragoz. Tout au long de l'histoire, les deux personnages sont devenus deux faces d'une même pièce.

Nabhane est l'équivalent objectif de la personnalité de l'Aragouz, qui lui donne l'exemple. Il est étrange ici que les humains soient l'équivalent d'un Aragouz. En effet, il est toujours cohérent qu'une chose ou des êtres soient l'équivalent d'une personne telle.

La présentation du metteur en scène Ahmed Ismaïl Abdel Baki sur la scène du théâtre romain dans le jardin culturel est conforme à l'idée générale de l'écrivain. Idée qu'il avait déjà présentée dans ses articles publiés auparavant et dans la pièce Al-Aragouz Al-Kassalan. La vision théâtrale est bien adaptée au message présenté dans le texte. Ainsi, Al-Aragouz est-il devenu un être en chair et en os (Nabhane) se déplaçant sur la scène, parlant et marchant. Nous pouvons même dire que le réalisateur Abdel Baki a pu débarrasser Al-Aragouz de sa prison.

La musique de Waël Awad, qui en harmonie avec le style populaire d'Al-Aragouz, a donné un goût particulier au spectacle. Il en est de même  pour la phrase"Je cultive, je récolte à Walid Kamal", exprimant à la fin le message de la pièce de théâtre : le travail est le véritable trésor.